« Tu manges ou tu manges pas, tu crèves quand même ». Voilà un proverbe crûment fataliste, qui a le mérite d'être simple et efficace. En deux mots, tout est dit : tu mourras, quoi que tu dises, quoi que tu fasses. Rien à faire contre cette destinée tragique. Mains et langues liées, nous traînons le dos courbé vers notre fin, condamnés à notre perte sans savoir pourquoi.  Et c'est là que se trouve le nœud du problème ! Non seulement nous naissons mortels, c'est-à-dire jugés immédiatement aptes à mourir, mais toute protestation contre ce jugement sera également vaine. Nous n'avons pas le temps de défendre notre cause que la sanction est faite : tu vas mourir, et je me fiche de te dire pourquoi !